Ce jeudi 12 octobre, c’est la journée mondiale de la vue, une initiative qui attire chaque année l’attention sur les déficiences visuelles et leur impact au quotidien. L’occasion pour l’AWSR de sensibiliser aux risques que les problèmes de vue peuvent engendrer au volant. En Wallonie, 1 conducteur sur 2 est concerné.

 

Au volant, 90% des informations passent par les yeux

Lorsque nous conduisons, la majorité des décisions que nous prenons et les gestes que nous effectuons dépendent directement de ce que nous voyons. Un conducteur qui a des problèmes de vue va moins bien évaluer les situations et mettra plus de temps à réagir aux panneaux, à la présence d’autres usagers et aux différents évènements qui peuvent survenir sur la route. Il peut également être plus sensible aux changements de luminosité.

Conduire en ayant une vue déficiente représente donc un danger pour soi-même mais aussi pour tous les autres usagers de la route.

Que dit la loi ?

Conduire fait notamment appel à 2 caractéristiques de la vision : l’acuité visuelle (la précision de la vue) et la vision périphérique ou le champ visuel (la capacité à voir sur les côtés). Pour pouvoir conduire, un conducteur doit avoir une acuité visuelle de min. 5/10 (8/10 pour les conducteurs professionnels) et un champ visuel binoculaire, c’est-à-dire avec ses 2 yeux simultanément, de 120° (dont au moins 50° à gauche et 50° à droite, 20° en haut et 20° en bas autour du centre, et sans aucune zone aveugle dans un rayon de 20° autour de ce centre).

Une personne dont la vue ne répond pas à ces critères ne peut pas conduire. Il existe certaines exceptions mais cela nécessite de se rendre chez un ophtalmologue et de passer des tests dans un centre d’évaluation de l’aptitude à conduire (le DAC pour la Wallonie).

Chaque conducteur a une responsabilité

Ceux qui ont obtenu leur permis de conduire il y a quelques années ne s’en souviennent peut-être plus mais, lors de l’examen théorique du permis de conduire, la vue des futurs conducteurs est systématiquement testée via un exercice de lecture. Par la suite, lorsque le candidat va chercher son permis de conduire à l’administration communale, il signe un document au travers duquel il indique avoir été informé qu’il doit être et rester physiquement apte à obtenir et conserver un permis de conduire valable.

En tant que conducteur, nous avons donc la responsabilité de nous assurer d’être médicalement apte à conduire à tout moment. Cela vaut pour la vue mais également pour toutes les maladies ou affections médicales qui pourraient impacter nos capacités à conduire.

En cas de doute concernant des problèmes de vue pouvant impacter la conduite, le premier réflexe est d’en parler à un ophtalmologue. Ce dernier peut en effet évaluer la situation et il est tenu d’informer ses patients s’ils ne répondent plus aux critères visuels pour pouvoir conduire en sécurité. C’est également lui qui peut orienter une personne vers le DAC s’il estime nécessaire afin de vérifier qu’elle est toujours apte à conduire.

La plupart des conducteurs peuvent conduire en sécurité en portant des lunettes

Parmi les candidats qui viennent faire évaluer leur aptitude à conduire au DAC, environ 1 sur 20 souffre d’une pathologie qui touche les yeux. La grande majorité de ces personnes peuvent continuer à conduire après avoir passé les différents tests mais bien souvent, avec l’obligation de porter des lunettes ou lentilles adaptées et dans certains cas, en évitant de conduire pendant la nuit.

 

Quelques conseils

  • Faites contrôler régulièrement votre vue pour être certain d’avoir des verres correcteurs adaptés et de détecter d’éventuels problèmes le plus rapidement possible. En fonction de votre situation, votre ophtalmologue vous en précisera la fréquence.

 

  • Si vous détectez des signes que votre vue baisse, consultez rapidement un ophtalmologue.

Au volant, cela peut notamment se traduire par :

  • Des maux de tête lors de la conduite.
  • Une baisse de la vision de nuit.
  • Davantage de sensibilité aux changements de luminosité (par exemple quand on entre dans un tunnel et qu’on passe d’une zone sombre à une zone éclairée) et à l’éblouissement.
  • Ne plus parvenir à lire correctement les panneaux à une certaine distance.

 

  • Si vous portez des lunettes de vue ou des lentilles, veillez à avoir une paire de réserve dans votre boîte à gants. On a vite fait de les oublier voire de les perdre et conduire sans, même exceptionnellement, peut représenter un réel danger au volant. Prévoyez également une paire de lunettes solaires adaptées à votre vue.

 

  • Au-delà de 60 ans, les problèmes de vue sont généralement plus fréquents. On conseille dans ce cas de faire contrôler sa vue tous les ans. Un conducteur plus âgé peut notamment éprouver des difficultés à conduire lorsqu’il fait sombre. Dans ce cas, éviter de prendre le volant le soir et au crépuscule permet de limiter les risques.

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