Souvent source de tensions et de conflits entre usagers, la distraction est devenue un véritable enjeu pour le partage de la route, et pas uniquement au volant de notre voiture.

Manipuler son téléphone est en effet aussi une pratique courante à pied,  à vélo ou à trottinette. Comme en voiture, ces comportements ne sont pas sans risque car ils mobilisent une partie de notre attention qui n’est alors plus entièrement consacrée à la route. Et, en cas d’accident, c’est toujours l’usager vulnérable qui sera le plus impacté.

Traverser ou téléphoner ? Il faut choisir !

Bien que traverser ne représente qu’une petite partie des déplacements à pied, il s’agit du moment où le risque d’accident grave est le plus élevé lorsqu’on est piéton, en raison de l’interaction avec les véhicules motorisés.

Même si cela nous parait simple et évident, traverser est en réalité un exercice compliqué. Choisir le bon endroit, percevoir le trafic, évaluer la vitesse des véhicules en approche, estimer notre temps de traversée, regarder les feux éventuels, et combiner le tout, pour enfin décider de se lancer, nécessitent en effet toute la concentration.  

En mobilisant une partie notre attention, le téléphone va interférer avec ce processus de réflexion et risque d’engendrer de mauvaises décisions. On risque dès lors d’être moins prudent, on aura tendance à traverser plus lentement et plus souvent alors qu’un véhicule approche, et c’est là qu’est le danger. Traverser en sécurité n’est clairement pas compatible avec le fait d’utiliser un téléphone.

Pourtant, 1 piéton sur 2 avoue manipuler son téléphone en traversant.

Que dit la loi ?

Utiliser son téléphone en traversant n’est pas explicitement interdit par le code de la route mais ce comportement peut tout de même mener à une sanction s’il conduit à une mise en danger ou à une infraction, comme traverser alors que le feu est rouge. Mais au-delà du PV, lorsqu’on utilise son téléphone en traversant on se met surtout soi-même en danger et en cas d’accident avec un véhicule motorisé, on sera certainement le plus impacté.

Qu’en est-il à vélo ou en trottinette ?

A vélo ou en trottinette, on conduit un « véhicule » et on est soumis aux mêmes règles que les automobilistes. Utiliser son téléphone en le tenant n’est dès lors pas autorisé.

Un tiers des Wallons déclarent pourtant manipuler leur téléphone lorsqu’ils se déplacent en trottinette et un quart lorsqu’ils se déplacent à vélo.

Une pratique particulièrement risquée, qui peut avoir des conséquences très négatives sur la route. Lorsqu’on utilise son téléphone à vélo ou en trottinette, on met en effet plus de temps avant de réagir à ce qui se passe autour de nous, on perçoit moins bien les éléments de la route et on a tendance à rouler plus à gauche. Le fait de ne plus tenir le guidon avec les deux mains augmente également le risque de perte de contrôle du véhicule.

Les écouteurs, une autre source de danger sur la route

Lorsqu’on se déplace à pied, à vélo ou en trottinette, nous sommes également nombreux à avoir pris l’habitude de mettre des écouteurs ou un casque pour profiter d’une playlist musicale ou d’un podcast pendant le trajet.

En fonction du volume sonore, le casque peut « étouffer » certains signaux, surtout si le réducteur de bruit est actif. On risque ainsi de manquer des éléments essentiels pour notre sécurité et celle des autres, comme le klaxon d’une voiture, la sonnette d’un vélo, ou encore le cri d’avertissement d’un piéton. Le fait de porter un casque peut en plus engendrer le sentiment d’être dans notre bulle, coupé du monde extérieur, et nous amener à être moins vigilant.

Peu importe notre moyen de transport, il donc est essentiel de rester connecter à 100% à la route pour se préserver des accidents et pour favoriser le partage de la route en sécurité.

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