1 Wallon sur 20 participe à des visioconférences au volant

Nous vivons dans une réalité hyper connectée et la généralisation du « tout à distance » et du télétravail à la suite de la crise sanitaire a renforcé cette situation. Ce besoin d’être connecté en permanence survient également lorsqu’on est au volant.

Selon une étude[1] de l’Agence wallonne pour la Sécurité routière (AWSR), un quart des Wallons envoient des sms ou des emails au volant et, phénomène plus récent, 1 Wallon sur 20 participe à des réunions en ligne en conduisant. L’étude révèle également le « profil » des conducteurs qui utilisent le plus souvent leur téléphone au volant.

[1] 2.400 conducteurs wallons interrogés.

Téléphone en main : 1 Wallon sur 5 le fait au moins occasionnellement

Malgré la généralisation des systèmes de « kit mains libres » (Bluetooth), 1 Wallon sur 5 (18%) téléphone encore avec son GSM en main au volant. Et les chiffres sont plus interpellants encore s’agissant de l’envoi de messages (SMS ou emails) avec 1 Wallon sur 4 qui avoue le faire au moins occasionnellement (24%).

Nouveau phénomène : les visio-conférences en conduisant

L’étude de l’AWSR révèle un phénomène particulièrement récent : la participation à des visioconférences en conduisant. 1 conducteur wallon sur 20 reconnait le faire au moins occasionnellement. La proportion augmente à 1 sur 6 pour ceux qui exercent une profession de cadre. Or, cette pratique est particulièrement risquée car non seulement, elle mobilise toute l’attention du conducteur en l’obligeant à se concentrer sur la réunion pour suivre les discussions et éventuellement y intervenir, mais en plus elle accapare son regard. En pratique, même si l’appareil est fixé à la voiture, le conducteur n’est plus du tout connecté à la route et n’est donc plus à même d’anticiper ce qui peut y survenir.

Le kit mains libres : utile mais avec modération

63% des conducteurs wallons utilisent leur kit mains libres (Bluetooth) pour téléphoner quand ils sont au volant, ce qui est un signal positif.

Toutefois, l’AWSR rappelle que même avec cette technologie, avoir une conversation téléphonique en conduisant nous rend moins attentif à la route et augmente dès lors par 3 fois le risque d’accident. Même si conduire nous semble plutôt automatique, c’est une activité qui sollicite toute notre attention et notre énergie. Il importe donc de limiter les appels et de les ignorer dans des endroits ou des moments difficiles sur les routes.

Quels sont les conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant ?

L’étude de l’AWSR révèle les caractéristiques fréquentes des conducteurs qui utilisent le plus souvent leur téléphone au volant en le tenant en main :

  • Des jeunes hommes

De manière générale, les hommes sont plus nombreux que les femmes à utiliser leur téléphone au volant. Parmi les Wallons qui téléphonent avec leur GSM en main en conduisant, on retrouve ainsi 58% d’hommes (et 42% de femmes).

On constate également que les jeunes, génération plutôt connectée, sont aussi de plus fervents utilisateurs du téléphone au volant. Près de la moitié des 18-34 ans (47%) envoient des messages (sms ou emails) en conduisant contre seulement 3% pour les conducteurs âgés de plus de 55 ans.

  • Des conducteurs professionnels

L’usage du téléphone au volant est plus fréquent lors des déplacements professionnels en voiture. 42% des conducteurs professionnels téléphonent avec leur téléphone en main contre 18% pour les autres.

Le fait d’avoir un véhicule de société semblerait également être un facteur favorisant l’usage du téléphone au volant. Un quart des conducteurs qui en possèdent une, téléphonent avec leur GSM en main, contre 15% de ceux qui utilisent un véhicule privé. Cet enseignement donne matière à faire évoluer les règles et pratiques concernant l’utilisation du téléphone en voiture au sein des entreprises pour plus de sécurité.

  • De nombreux kilomètres

Les conducteurs qui roulent beaucoup sont davantage représentés. Ainsi, ceux qui parcourent plus de 30.000 km par an sont près de 2 fois plus nombreux que les autres (28% contre 15%) à téléphoner au volant.

  • Pas peur des contrôles

Une grande proportion des conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant estiment que le risque de se faire prendre est faible (42%), l’amende est pourtant à 174€ depuis le 3 mars 2022.

L’année dernière en Wallonie, 11.200 conducteurs ont été verbalisés pour usage du GSM au volant. Une action policière nationale centrée sur ce thème aura lieu du 17 au 19 mai prochains.

Quels risques ?

Même s’il est placé dans un support adapté, consulter son téléphone au volant implique de quitter la route des yeux. Quand on lit un court sms à 120 km/h, on ne regarde plus la route pendant environ 6 secondes, ce qui représente 200 mètres parcourus les yeux fermés.

Même si le téléphone est utilisé lors d’un embouteillage ou à l’arrêt à un feu (ce qui est interdit), les risques d’accident sont multipliés au minimum par 3 pour un appel, et par 10 pour l’envoi d’un message.

En savoir plus sur la distraction au volant.